Les Ponts

Si la rivière pouvait être un lieu de rassemblement, elle pouvait aussi être un obstacle. De tout temps, un trafic important de marchandises et de personnes circulait dans le département des Deux-Sèvres du Nord au Sud et inversement, principalement pour le commerce. Pour la traversée de la Sèvre Niortaise, Echiré était un passage obligé notamment pour rejoindre Niort.

Source : Cadastre Napoléonien Section A dite du Bourg. Archives départementales des Deux-Sèvres.

Au Moyen Age, la traversée de la rivière s’effectuait au « pont » d’Echiré, un gué en aval du pont actuel, situé là où est le regard de l’assainissement. Il permet de remonter en face.

Construits certainement en bois à la fin du XVIIe siècle, ces ponts étaient de construction légère. Très fragiles, ils ne durèrent pas sous l’action des crues et des intempéries. Tant et si bien qu’ils furent remplacés vers 1840 par des ponts en pierre. Ces nouveaux ponts étaient un progrès considérable favorisant les déplacements commerciaux et des personnes. Les ponts sont très vite devenus des éléments essentiels indispensables dans la vie des Echiréens.

Source : Les ponts d’Echiré et d’Androlet, en vue aérienne. Collection Mairie d’Echiré.

Le pont d’Androlet

Pour le pont d’Androlet, le passage s’effectuait en amont du pont actuel, là où était le lavoir – construit par délibération du 7 août 1881, mais aujourd’hui démoli- et on remontait en face, à l’abreuvoir d’Androlet, qui a été comblé et transformé en parking dans les années 1960.

Le pont d’Echiré

Source : Le pont d’Echiré. Collection Mairie d’Echiré.

Source : Le pont de Salbart. Collection Mairie d’Echiré.

Le pont de Chalusson

Le problème du franchissement de la vallée de la Sèvre en aval de Saint-Gelais lors de la construction de la voie ferrée en 1880-1881 a été résolu par l’édification à Chalusson d’un viaduc de 56 m de long, comprenant deux arches en poutres métalliques en appui sur trois piles de pierre. Le projet initial d’un pont à trois arches en maçonnerie a dû être modifié à la suite d’une décision du ministre des Travaux publics du 9 novembre 1880. Le rapport des ingénieurs, conservé aux Archives départementales des Deux-Sèvres, préconise en effet de faire évoluer ce concept vers un pont métallique, avec une pile centrale dans la Sèvre. Parmi les raisons invoquées, outre l’instabilité du fond de la rivière et un souci d’abaisser les coûts, ils signalent les difficultés d’approvisionnement en pierre dans le département, compte tenu des nombreuses constructions que le développement du chemin de fer engendre alors.

Source : La passerelle du pont de Chalusson. Collection Mairie d’Echiré.

Le bateau à chaîne : une solution à l’absence de pont

Dans le Marais Poitevin, pays de chemins d’eau, la barque a longtemps été l’unique moyen de déplacement. Les routes étaient parfois longues ou impraticables. Pour rejoindre un village à pied, en absence de pont, les habitants des fermes isolées empruntaient donc régulièrement le bateau à chaine.

Le principe en est simple et permet une utilisation en libre-service. Le bateau est plus ou moins grand, mais il est solide et de peu d’entretien. Chacune des pointes est reliée à une rive par une chaîne dont la longueur est égale à la largeur de la rigole à franchir. Le piéton arrive au bord de l’eau, et si le bateau est de l’autre côté, il s’empare de la chaîne qu’il trouve fixée à terre devant lui, et tire dessus. Le bateau revient ainsi vers lui et le piéton monte dedans. Là, il prend l’autre chaîne qui est fixée à l’autre pointe du bateau, et tire dessus pour se haler lui-même. Ainsi il rejoint l’autre rive.

Source : Un bateau à chaîne au pied du château de Mursay à Échiré pour relier les deux rives de la Sèvre : Sciecq-Mursay. Collection Mairie d’Echiré.

Depuis le 14 avril 2019, un bateau à chaine récent relie deux berges de la Sèvre entre Sciecq et Mursay. La région, l’agglomération de Niort et les deux communes ont participé au financement de cette installation gratuite, écologique et accessible.