Les Moulins à Eau

La Sèvre Niortaise est un fleuve côtier qui prend sa source près de Sepvret dans les Deux-Sèvres, traverse Niort, puis descend dans le marais poitevin dont elle forme la principale artère hydraulique, pour finir par se jeter dans l'océan Atlantique dans l'anse de l'Aiguillon en face de l'île de Ré.

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, ce fleuve joue un rôle important dans le commerce, notamment dans l’importation des peaux et dans l’exportation des produits de la Chamoiserie de Niort. Plusieurs canaux de « redressement » ont été creusés pour faciliter la navigation. En même temps que le commerce fluvial sur la Sèvre, se développe l’installation des moulins à eau.

Le choix de l’emplacement des moulins à eau est réfléchi. Il nécessite une arrivée d’eau constante et suffisante pour entraîner les roues, avec en amont la possibilité de creuser un bief (un canal qui amène l’eau au moulin) et de dériver le surplus en période hivernale.

Les moulins étaient construits au bord ou à proximité de la rivière puisqu’ils utilisaient la force de l’eau pour fonctionner. Un barrage sur la rivière permet de constituer une réserve d’eau appelée le bief, et un canal d’amenée dirige l’eau vers le moulin. Des vannes s’ouvrent et se ferment, régulant la force de l’eau qui actionne une roue et déclenche ainsi le mécanisme qui permet aux meules de tourner. La roue est un des organes essentiels du moulin : elle transforme l’eau en énergie. La roue à aubes faisait tourner une des meules du moulin. C’est l’action de la meule supérieure dite « tournante » sur la meule fixe dite « dormante » qui permet au blé d’être écrasé entre les pierres et libérer ainsi la farine contenue à l’intérieur du grain.

Il faut aussi un chemin d’accès et une « clientèle » c’est-à-dire la proximité d’un village. La construction d’un moulin est indubitablement un investissement assuré par un propriétaire foncier, noble ou religieux qui emploie un meunier et des aides. Le droit banal imposait l’usage du moulin et dégageait une rente pour son propriétaire qui devait jouir du droit juridique sur le cours d’eau et faire face aux frais de construction et d’entretien. Il en résulte un monopole où les céréales récoltées dans le domaine, sont amenées et moulues contre le droit de banalité, reversé au maître de l’eau (seigneur, abbé, meunier, etc.). Ce monopole va disparaître avec la Révolution.

L’âge d’or des moulins hydrauliques se situe entre les XVIIIe et XIXe siècles. Les petits moulins familiaux ou semi-artisanaux se multiplient alors sur le moindre ruisseau. Entre Saint-Maixent et Niort, on peut compter une cinquantaine de seuils utilisés pour d’anciens moulins. Ils fonctionnaient d’autant plus que les céréales étaient abondantes dans le département des Deux-Sèvres fortement rural. La mouture du blé constitue l’essentiel de l’activité économique des moulins.

Source : La chaussée des Iles. Collection Mairie d’Echiré.